Lors de notre voyage à bord d’un voilier majestueux aux Caraïbes, la navigation vers l’Anse des Pitons à Sainte-Lucie a été une expérience inoubliable.
Le premier souvenir marquant de notre aventure caribéenne fut le contraste entre le froid hivernal qui enveloppait Strasbourg et la chaleur tropicale de la Martinique.
Alors que Strasbourg était recouverte d’un manteau de neige ouatée, à des milliers de kilomètres, la température à Fort-de-France atteignait 28°C, le soleil irradiait, les Alizés faisaient crépiter les palmiers et nous caressaient la peau.
L’île de Sainte-Lucie était la première étape de notre voyage à bord du Club Med 2, le plus grand voilier cinq-mâts du monde.
Notre journée avait débuté par la découverte de Pigeon Island, au nord de l’île, un parc national entre les plages paisibles de la Mer des Caraïbes et l’océan impétueux.
L’après-midi était consacré à la navigation vers l’Anse des Pitons, site classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les sept voiles au vent, notre voilier naviguait lentement le long de la côte de Sainte-Lucie.
Deux minuscules points verts, semblables à deux îlots entourés par la mer, se dessinaient au loin, droit devant nous. À mesure que nous nous approchions, ils prenaient de l’ampleur et semblaient grandir sur l’horizon. Nous avions l’impression de naviguer vers une île mystérieuse.
Le spectacle qui se dévoilait lentement devant nous était captivant.
D’abord à peine visibles, les points verts sont devenus deux pitons volcaniques. Leurs silhouettes jaillissaient de la mer et devenaient de plus en plus impressionnantes.
Recouverts d’une végétation dense d’un vert profond, ces deux pitons se dressaient majestueusement, plus de 700 mètres au-dessus de la mer.
Gros Piton et Petit Piton étaient tels deux frères aux caractères opposés : l’un pointu et acéré comme une canine, l’autre tout en rondeur et en douceur.
Notre voilier s’est arrêté un long moment dans cette anse. La lumière changeante de la fin d’après-midi transformait constamment le paysage.
Au fond de la baie, des nuages restaient accrochés sur les sommets. Et lorsque la pluie se mit à tomber, un double arc-en-ciel complet cintra ce décor époustouflant. Des frégates superbes tournoyaient gracieusement dans la lumière vaporeuse.
Quelques instants plus tard, à la tombée du jour, des teintes roses-orangées embrasaient l’horizon et projetaient des reflets dorés sur d’énormes nuages.
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Strafari 