Le Japon est souvent assimilé à un pont entre des traditions séculaires et une modernité trépidante. Lors de nos voyages dans l’archipel, nous avons davantage été marqués par une autre dualité. Le contraste entre l’agitation des points névralgiques des mégalopoles et la sérénité des jardins japonais ou ruelles désertes. La possibilité de s’échapper du tumulte urbain en seulement quelques instants n’est pas une particularité inhérente au Japon, mais c’est par son intensité qu’elle diffère.
Cette destination nous a donné envie de refaire connaissance avec Strasbourg, nous (ré)imprégner de notre propre ville, la voir sous un autre angle comme des voyageurs en quête de nouvelles découvertes. Explorer les Incontournables, rechercher des petits trésors en dehors des sentiers battus et nous inciter à flâner.
Nous partageons avec vous ici nos coups de cœur du Japon, nos découvertes insolites en dehors des parcours touristiques classiques, des conseils pratiques, quelques mots utiles en japonais et nos recommandations de lectures. Il est difficile de résumer un pays à quelques découvertes. Nous avons sélectionné celles qui nous ont le plus marqués.
Nos coups de cœur
– Au Mont Koya, Oku-no-In, l’atmosphère unique de ce vaste cimetière regroupant plus de 200 000 tombes à l’ombre d’une forêt d’immenses cèdres et le Torodo, pavillon aux 10 000 lanternes.
– Dans la baie d’Hiroshima, l’immense torii flottant de Miyajima (à marée haute) sur la mer intérieure de Seto, l’un des paysages majeurs du Japon et le sanctuaire shinto Itsukushima, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.
– À Kyoto, Kiyomizu-Dera, le temple des eaux pures, avec la pagode à 3 étages, la cascade Otoma, le sanctuaire shinto Jishu-jinja et la vue à flanc de montagne, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.
– À Kyoto, les ruelles du quartier de Gion, Ninenzaka, Sannenzaka et autour de la pagode de Yasaka (très touristiques) et autour du canal Gion Shirakawa (plus traditionnel).
– À Nara, les temples de Tôdai-ji, la plus grande construction en bois du monde abrite la statue en bronze de Bouddha de 18m de haut datant du VIIIe siècle et le sanctuaire shinto Kasuga Taisha, avec son chemin bordé de lanternes de pierres, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.
– À Osaka, le temple Hozen-ji à la tombée de la nuit, un petit havre de paix à proximité de Dotombori dont la statue de Fudo-Myo est entièrement recouverte de mousse.
– À Osaka : le château de la fin du XVIe siècle, reconstruit plusieurs fois depuis, au cœur d’un parc, poumon vert de la mégapole.
– À Tokyo, le quartier autour de la gare de Shimbashi, l’animation nocturne et les nombreux néons.








Nos Hors-piste
– À Kanazawa, le jardin Kenroku-en, connu comme l’un des 3 plus beaux jardins du Japon.
– À Kurashiki, le quartier de Bikan, des canaux romantiques bordés de saules pleureurs.
– À Kyoto, le jardin sec du temple Komyo-in, le positionnement des pierres, les courbes dessinées dans le gravier et la végétation environnante sont propices à l’apaisement et à la méditation.
– À Kyoto, le quartier du saké (Fushimi), quartier traditionnel de distilleries de saké le long de la rivière Horikawa, dont l’eau serait l’une des plus pures du Japon.
– À Kyoto, Sanjusangendo, ce temple héberge 1001 statues de la déesse Kannon, déesse de la compassion. Les photos et les vidéos ne sont pas autorisées dans la salle des statues.
– À Takamatsu, le jardin Ritsurin, un écrin de verdure de 75 hectares qui demeure inchangé depuis le XVIIe siècle.
– À Tokyo, Monzen Nakacho, un quartier japonais traditionnel en plein cœur de Tokyo, et le temple Fukagawa Fudo-Do.
– À Tokyo, le temple Zojoji (à proximité de la Tokyo Tower) et le parc Shiba (4th block) qui donne sur la tour.







ℹ️ Conseils pratiques
Si vous voyagez en individuel, prévoyez un mini-routeur wifi (pocket wifi). Google Maps est très pratique et efficace pour vos déplacements.
Au Japon, la règle générale est de ne pas importuner les autres.
Évitez de vous moucher bruyamment en public. Les japonais sont peu démonstratifs. Ne vous embrassez pas en public. Se tenir la main est de plus en plus accepté.
Evitez aussi de crier en public et de parler au téléphone dans les transports en commun.
En général, les japonais ne boivent pas et ne mangent pas en marchant. Pour boire ou manger, asseyez-vous plutôt sur un banc ou mettez-vous de côté.
Les poubelles sont plus rares au Japon. Ne laissez pas vos déchets, emportez-les et jetez-les plus tard.
Avant votre arrivée, pensez à acheter plusieurs adaptateurs pour vos prises électriques avant votre arrivée (téléphone, terminal wifi, chargeur de batterie d’appareil photo…).
Prévoyez également suffisamment d’argent liquide. Au Japon, les cartes de crédit sont moins utilisées qu’en France. La carte Suica peut être utilisée comme moyen de paiement dans les konbini et dans de nombreux taxis.
Pour vos déplacements :
– en transports en commun : optez pour une carte rechargeable Suica (valable dans de nombreuses villes du Japon). Elle vous évitera de payer individuellement chaque trajet. Pensez à la valider à chaque passage (à l’entrée et à la sortie). Si vous ne trouvez pas de borne à la sortie, demandez à l’agent du guichet JR qu’il valide votre sortie. La carte peut être rechargée aux stations de métro.
– en train : si vous prévoyez de prendre plusieurs fois le train pendant votre séjour, optez pour le JR Pass (à acheter avant votre arrivée au Japon). Le pass est rentabilisé après un trajet Tokyo-Kyoto par exemple. Il est valable pour de nombreux trajets à bord des trains JR (Japan Rail) et aussi de certaines lignes de métro JR.
Les japonais se rangent en fil dans leur ordre d’arrivée sur les quais du métro et du train. Suivez le mouvement.
– en taxi : munissez-vous de la transcription japonaise précise de l’adresse de votre destination (votre chauffeur ne parlera pas forcément anglais). Laissez le chauffeur s’occuper de l’ouverture et de la fermeture des portes du taxi.
Pour vos repas :
– Vous pourrez trouver dans les konbini (petites superettes ouvertes tous les jours et en continu) des plats frais qui conviennent très bien à nos goûts occidentaux. Les prix sont moins chers que dans les restaurants et cafés.
– Vérifiez bien au préalable le prix des boissons (y compris les softs) dans les restaurants et les cafés. Si vous n’êtes pas vigilants, vous pourrez vite dépenser 700 à 800 ¥ (soit plus de 6€) par boisson. Profitez des boissons gratuites (thé ou eau) mises souvent à disposition sur votre table ou achetez vos softs soit aux konbini soit aux distributeurs disponibles partout.
– Dans les restaurants et cafés, les prix des plats et boissons peuvent être indiqués hors taxes.
🗣 Quelques mots en japonais
Quelques mots en japonais pour faciliter vos échanges (les transcriptions japonaises sont indiquées pour une prononciation à la française).
– Arerugui dess : c’est une allergie
– Arigato gozaïmass ! : merci beaucoup !
– Daïjobudess : non merci (exprimé de manière polie. Littéralement : « ça va »)
– Eego ? : anglais (parlez-vous anglais ?)
– Furansu : France
– Furansugo : français
– Haï : oui
– Konichiwa ! : bonjour !
– Konbanwa ! : bonsoir !
– Ohaïyo gozaïmass : bonjour ! (le matin)
– Oïchidess : c’est délicieux ! (pour un repas)
– Onegaïchimass : s’il vous plait
– Sumimasen : pardon/excusez-moi !
– Tchotto : selon le contexte, un peu (associé au signe du pouce et de l’index que nous faisons pour signifier un peu) ou c’est difficile (sous-entendu non, si exprimé après un son aspiré par les dents)
– Toïre wa doko deska ? : où sont les toilettes ?
– Wakarimasen : je ne comprends pas
– Werudan : bien cuit, pour la cuisson des brochettes yakitori notamment. Les japonais mangent en général les brochettes de poulet rosées. Dérivé du ‘well done’ anglais.
📚 Recommandations de lecture
Quelques lectures qui nous ont permis de préparer notre voyage et de mieux appréhender la culture et la philosophie japonaises.
– CHRONIQUE JAPONAISE, Nicolas Bouvier (éd. Petite Bibliothèque Payot)
– CONTES D’UNE GRAND-MÈRE JAPONAISE, réunis et racontés par Yveline Féray (éd. Philippe Picquier)
– LES QUATRE SAISONS DE KYÔTO, Kaii Higashiyama (éd. Seuil)
– COMME UNE FEUILLE DE THÉ À SHIKOKU, Marie-Edith Laval (éd. Le Livre de Poche)
– LA PAPETERIE TSUBAKI , OGAWA Ito (éd. Philippe Picquier)
– ÉLOGE DE L’OMBRE, Junichiro Tanizaki (éd. Verdier)
Il est des livres que l’on achète simplement pour les avoir, pouvoir les toucher, les ranger dans une bibliothèque, sur les marches d’un escalier ou les empiler sur une table de chevet. Les japonais appellent cette pratique tsundoku.